Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : un quatrième mandat pour Ouattara, entre continuité et péril démocratique
La scène politique ivoirienne est de nouveau en ébullition après l’annonce du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat lors de la présidentielle du 25 octobre 2025. Cette décision, à la fois légale et controversée, soulève des interrogations profondes sur l’avenir démocratique du pays.
Une candidature légalement défendable, politiquement contestée
Le 29 juillet 2025, le président Ouattara a confirmé sa candidature à un nouveau mandat, invoquant la Constitution de 2016, qui selon lui "remet les compteurs à zéro". Cette interprétation juridique permettrait, en théorie, un quatrième mandat. Pourtant, ce revirement contredit ses déclarations passées où il promettait de céder le pouvoir à une nouvelle génération.
Opposition fragilisée : une élection déséquilibrée
De nombreux candidats potentiels, dont Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ont été écartés du scrutin. Officiellement, pour des raisons judiciaires ou constitutionnelles. Officieusement, l’opposition dénonce un verrouillage du jeu électoral visant à assurer la victoire du candidat sortant.
Enjeux majeurs de l’élection
1. Enjeu démocratique
Ce scrutin sera déterminant pour la crédibilité démocratique du pays. Une quatrième victoire de Ouattara, dans un contexte de faible concurrence, pourrait affaiblir durablement l'alternance politique.
2. Enjeu sécuritaire
Les précédentes élections (2010, 2020) ont été marquées par des violences post-électorales. En 2020, plus de 80 morts avaient été recensés. Le risque d’instabilité reste élevé si le scrutin manque de transparence ou d’inclusivité.
3. Enjeu socio-économique
Malgré une croissance économique prévue à 6,3 % en 2025, le chômage, la pauvreté et les inégalités persistent. La légitimité politique sera cruciale pour mener des réformes sociales de fond.
4. Enjeu régional
Située dans une région troublée par les coups d’État et les crises sécuritaires, la Côte d’Ivoire a un rôle central. Une crise électorale aurait des répercussions sur toute l’Afrique de l’Ouest.
Les risques principaux
- Crise institutionnelle : boycott du scrutin, rejet des résultats.
- Violence post-électorale : affrontements, répression, divisions communautaires.
- Polarisation : tensions entre groupes ethniques et politiques.
- Image internationale écornée : baisse de la coopération, sanctions possibles.
Conclusion : une élection à haut risque
Le scrutin présidentiel d’octobre 2025 s’annonce comme un moment charnière pour la démocratie ivoirienne. Le choix d’un quatrième mandat par Ouattara cristallise une opposition entre légalité constitutionnelle et légitimité politique. Reste à savoir si les institutions sauront garantir une élection libre, pacifique et crédible.
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Rédigé par : Youssouf Sidibé | Contact : yssoufsidibe7@gmail.com
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