Elon Musk lance le "Parti de l’Amérique" après sa rupture avec Donald Trump
Le milliardaire Elon Musk a annoncé samedi 5 juillet la création de son propre mouvement politique, baptisé le Parti de l’Amérique. C’est sur sa plateforme X qu’il a révélé cette initiative, dans un message aux accents combatifs : « Le Parti de l’Amérique est né aujourd’hui pour vous rendre votre liberté ». Cette déclaration marque un tournant spectaculaire dans la vie politique de l’homme d’affaires, jusque-là considéré comme un allié de Donald Trump.
Leur relation, autrefois cordiale, a connu une dégradation brutale début juin, après un désaccord majeur autour de la loi budgétaire soutenue par l’ancien président. Musk, très critique du texte qu’il juge destructeur pour les finances publiques, avait laissé entendre qu’il créerait un parti si la loi était adoptée. À peine quelques semaines plus tard, la promesse est tenue.
Une rupture violente avec Trump
La tension est montée d’un cran début juin, lorsque Musk, alors encore chargé de la direction du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), s’en est pris frontalement au projet de budget, le qualifiant de « scandale grotesque ». Trump, interrogé sur ces propos, avait reconnu sa déception : « Elon et moi, nous avions une très bonne relation. Je ne sais pas si c’est encore le cas. »
Il accusait son ancien allié de réagir par frustration, notamment en raison de la suppression de certaines aides fiscales pour les véhicules électriques, un secteur clé pour Tesla. Trump avait même insinué qu’Elon regrettait de ne plus être dans les cercles de pouvoir, ajoutant : « Je pense que le bureau Ovale lui manque. »
Musk, de son côté, n’a pas mâché ses mots non plus. Il a rappelé avoir soutenu financièrement la campagne de Trump, affirmant que sans lui, « il aurait perdu les élections ». Il a aussi accusé l’ex-président d’ingratitude, renforçant la fracture entre les deux hommes.
Un projet politique appuyé par un sondage populaire
Le jour de la fête nationale américaine, le 4 juillet, Musk a lancé un sondage sur X pour sonder l’intérêt du public envers un nouveau parti politique. La réponse fut claire : environ 65 % des 1,2 million de votants ont exprimé leur soutien à la création du Parti de l’Amérique. Le lendemain, l’entrepreneur a officialisé la naissance de ce mouvement, destiné selon lui à représenter les Américains « du centre », qu’il estime négligés par les deux grands partis traditionnels.
Accusations, provocations et menaces
La querelle entre les deux figures a atteint un sommet lorsque Musk a publiquement accusé Trump d’avoir été lié à Jeffrey Epstein, le financier accusé de trafic sexuel de mineurs. Bien que des liens personnels entre Trump et Epstein aient été évoqués par le passé, aucune implication directe de l’ex-président dans les affaires criminelles d’Epstein n’a été prouvée.
Réagissant sur sa propre plateforme, Truth Social, Trump a déclaré que Musk « avait perdu la tête ». Il n’a pas hésité à menacer de mettre fin aux subventions et contrats gouvernementaux en lien avec les entreprises de Musk, estimant que cela permettrait d’économiser des milliards. Musk, fidèle à son ton sarcastique, l’a défié de passer à l’acte.
Lorsque la question d’une possible expulsion de Musk – devenu citoyen américain en 2002 – a été posée, Trump a répondu qu’il « allait étudier la question ». Il a même lâché une pique énigmatique : « DOGE pourrait bien se retourner contre Elon. DOGE, c’est le monstre. »
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