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"Stabilité des Banques de Développement Ouest-Africaines (BOAD, BIDC) face à l'Agence d'Évaluation des Sérénités (AES)."

"Stabilité des Banques de Développement Ouest-Africaines (BOAD, BIDC) face à l'Agence d'Évaluation des Sérénités (AES)."

 


Avec le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO au sein de l'Alliance des États du Sahel, se pose la question des engagements des banques régionales de développement. La rencontre symbolique entre Serge Ekué, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), et le président de la transition au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, semble viser à renouer des liens. Évoquant la situation des projets en cours, Ekué assure que la BOAD demeure engagée à poursuivre ses investissements dans le pays, alignant ses actions sur la vision stratégique du chef de l'État et de son gouvernement.

En accord avec sa promesse, trois jours après la rencontre avec le président de la transition au Burkina Faso, le 4 mars, le conseil d'administration de la BOAD se réunit à Lomé. Serge Ekué concrétise son engagement en validant trois nouveaux investissements en faveur du Burkina Faso, totalisant 59 milliards de F CFA (90 millions d'euros). Ces investissements ciblent le secteur agricole, notamment la filière coton, ainsi que la Société d'exploitation des phosphates du Burkina (SEPB). De plus, l'institution participera au financement de l'élargissement d'une route de la capitale.

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La Banque régionale de développement n'avait plus accordé de prêt au Burkina Faso depuis juin 2023, probablement en raison des évolutions régionales. Le coup d'État au Niger le 26 juillet, orchestré par le général Abdourahamane Tiani, a conduit la CEDEAO à imposer des sanctions sans précédent à Niamey. Face à ces mesures, l'organisation sous-régionale menace même d'une intervention militaire pour rétablir le président nigérien déchu Mohamed Bazoum. Cependant, le régime, soutenu par les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso, tient bon.
La création de l'Alliance des États du Sahel (AES) par le Niger, le Mali et le Burkina Faso, le 16 septembre, marque leur décision de forger un avenir commun sur les plans militaire, politique et économique. En janvier 2024, les trois leaders putschistes, Abdourahamane Tiani, Ibrahim Traoré et Assimi Goïta, concrétisent leur démarche en quittant la CEDEAO avec un "effet immédiat". Cette annonce provoque une onde de choc, suscitant des interrogations tant du côté des opérateurs économiques que des partenaires financiers des trois pays. La question cruciale demeure : que adviendra-t-il des milliards de F CFA engagés sous forme de prêts ou de garanties par les banques régionales de développement ?

"Au-Delà de 300 Millions de Dollars d'Encours : Les Préoccupations Financières Face au Retrait de la CEDEAO par le Niger, le Mali et le Burkina Faso."

À ce jour, les trois pays représentent près d'un quart (23 %) du portefeuille de la BIDC, la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO. L'institution, dirigée par George Agyekum Donkor, a investi dans divers projets tels que l'interconnexion électrique entre le Mali et la Côte d'Ivoire, la route entre Kaya et Dori au Burkina Faso, ainsi que dans plusieurs banques commerciales locales pour soutenir le développement des PME. "Au total, nous avons 321 millions de dollars d'encours dans ces trois pays", précise Komlan Adjavon, le directeur du département risque de la BIDC. Malgré les positions politiques exprimées, les remboursements se poursuivent, à l'exception du Niger qui était sous sanctions avec des avoirs gelés. Cependant, il n'y a aucun doute que Niamey reprendra les paiements selon Adjavon.

La BOAD, dont l'actionnariat est principalement composé des huit États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), adopte une position similaire. Serge Ekué avait souligné en octobre 2023 que lorsque les pays sont sous sanctions, les opérations et décaissements sont gelés, et les remboursements des prêts suspendus. Bien que la BOAD n'ait pas répondu à la demande d'interview, les nouveaux investissements consentis au Burkina Faso et au Mali suggèrent des relations positives avec l'Alliance des États du Sahel (AES).
L'économiste anonyme souligne qu'après le départ de la CEDEAO, l'Alliance des États du Sahel (AES) évoque parfois la possibilité de quitter l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il estime que les nouveaux investissements de la BOAD au Mali et au Burkina Faso pourraient être des garanties offertes aux juntes pour les maintenir dans l'Union. Malgré ce contexte, les banques de développement régionales ne sonnent pas l'alarme. Komlan Adjavon de la BIDC souligne que ces trois pays ne représentent que 8 % du PIB de la région, et les conséquences de leur départ seraient extrêmement négligeables pour les fondamentaux de la BIDC.

Les trois pays du Sahel font partie des quatorze actionnaires du Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE). Cette institution basée à Cotonou propose des garanties sur les emprunts contractés par des entreprises privées ou mixtes ayant leur siège et leur principal champ d'activité dans l'un des États membres. Selon Nguéto Tiraïna Yambaye, directeur général de la FAGACE, des stress-tests ont été effectués et aucun risque n'est identifié pour l'institution. Les contributions financières du Mali, du Niger et du Burkina Faso sont normalement réglées, et leur engagement envers la FAGACE reste limité. Yambaye souligne qu'il n'y a aucune raison pour que ces pays quittent l'institution.

Les banques de développement minimisent les conséquences du divorce entre l'Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO. Seule la BIDC verrait son actionnariat perturbé, avec les trois pays détenant environ 6 % de son capital. Komlan Adjavon estime que cela équivaut à environ 33 millions de dollars de capital libéré pour les trois pays, et leurs parts seraient rachetées par les autres actionnaires régionaux. Finalement, l'AES paie le tribut le plus lourd en se privant d'une source de financement supplémentaire, car la BIDC a déjà gelé tout nouvel investissement en faveur du trio sahélien en attendant l'épilogue.

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